On aurait pu imaginer qu’après 10 ans d’existence à offrir dans la Basse-Ville de Québec des soins de santé gratuits sans rendez-vous sur un modèle unique et essentiel, la clinique SABSA n’aurait plus à se battre pour financer ses activités. Eh bien, ce serait surestimer l’engourdissement crasse de notre système. Il accepte peut-être un peu mieux des modèles de soins sortant du moule traditionnel, mais pas au point de les inscrire dans la grille de financement officiel du gouvernement.
SABSA, vous connaissez ? Voilà 10 ans que notre journaliste Isabelle Porter suit les activités fascinantes et essentielles de cette clinique coopérative, démarrée à l’origine vers 2011 pour soigner une clientèle vulnérable souffrant notamment d’hépatite C et de VIH. L’acronyme SABSA, pour « services à bas seuil d’accessibilité », témoigne de la nature de sa clientèle — les plus démunis de la société, des exclus et des reclus, des citoyens qui, parfois même, n’ont pas de carte d’assurance maladie. La coopérative SABSA leur ouvre grand sa porte, et offre les soins que peuvent prodiguer les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) et le personnel de soutien psychosocial.